Après un trajet court, pour une fois, 2 heures juste, on arrive à Kampot, petite ville réputée pour ses cultures de poivre, avec quelques maisons coloniales dans le centre et une campagne aux alentours qui mêle marais salants, rivières, rizières et palmeraies. 


Dès la descente du bus, on est accueillis par les traditionnelles propositions des chauffeurs de tuktuk dont l'un semble maîtriser un peu la langue de molière : "bonjour monsieur, bonjour madame, comment ça va? Vous voulez un tuktuk? Non? Non casse-toi!"... Le bonhomme assez souriant par ailleurs fait les questions réponses visiblement habitué à se faire rembarrer sans la manière par des compatriotes aimables. Ca nous fait sourrire et on discute un peu avec lui en lui proposant de lui apprendre d'autres mots plus jolis de notre langue. Du coup il nous attend le temps qu'on avale un sandwitch à la bakery du coin et nous emmène à notre guesthouse. Le temps de trouver des vélos on ressort en ville boire un verre sur une sorte de péniche bar devant le coucher du soleil, balade en ville et retour maison.


Le lendemain, objectif découverte des alentours et surtout repas dans un resto assez réputé dans le coin situé de l'autre côté de la rivière. Alors bon, on aurait pu traverser le pont et y aller avec la grande route mais comme sur la rive où on est il y a des petites pistes qui ont l'air sympas on tente le coup en espérant trouver un bateau pour nous faire traverser. L'aller nous fait traverser de jolis villages et des paysages vert pétant de rizière et palmier en longeant la rivière. La piste en latérite est bien détrempée par endroit ce qui nous donne quelques mauvaises surprises quand en roulant dans des flaques on se rend compte un peu tard qu'il y a un gros trou caché la-dessous. Et pour cause, petit à petit on avance dans le mois de mars et on se rapproche donc du mois d'avril et de la saison des pluies, ça fait 2 nuits qu'on entend de vraies déluges. Heureusement les journées sont sèches mais par contre la chaleur est passée d'une chaleur sèche à une chaleur moite écrasante, on le sent, ça nous fatigue plus. Bref après une douzaine de km de piste et de jolie balade on arrive à peu près en face de notre objectif, on prend le premier chemin en direction de la rivière mais qui ne figure pas sur les cartes et coup de chance il nous amène au bord l'eau et la longe pendant un bon moment. Au premier bateau que l'on aperçoit amarré, on s'arrête et on fait comprendre à la dame que l'on voudrait traverser. Elle appelle son fils et 5 minutes plus tard, nous voila de l'autre côté... Facile! La suite, un bon repas, forcément à base de poivre de Kampot y compris dans le dessert, un régal! Petite pause et on reprend la route.


Le retour est moins sympa, route assez passante sans arbre, il est 14h, il fait bien bien chaud et on a 12 km à faire comme ça. On essaie de faire vite pour ne pas cuire sur place même si on sent bien qu'on bouillonne intérieurement façon cocotte minute, il fait bien 40°C plus la moiteur, un plaisir! Anouk s'endort sur la fin dans le manduka du coup pour ne pas la réveiller on poursuit la balade au sud jusqu'aux marais salants.Changement radical de paysage, la verdure des rizières laisse la place à ces étendues rougeâtres. On croise quelques buffles qui batifolent dans l'eau, notre gosier réclame quelque chose de bien frais, une bière? Pourquoi pas mais d'abord juste du liquide froid. Du coup on met le cap sur le centre ville. En y arrivant, on se fait doubler par un gars en scooter avec une cage sur le porte bagage remplie de... chiens. On a beau essayer de croire qu'ils partent à la chasse, vu comme ils étaient entassés, on craint fort qu'ils ne soient en route pour un restaurant vietnamien. Nous sommes dépités, différence de culture oui, mais ça ...ça passe pas.

Finalement on s'attable au même bateau qu'hier pour se déshaltérer puis on fait quelques emplettes de poivre avant de se balader sur le bord de la rivière en soirée avec un arrêt obligé au parc de jeu ou Anouk s'en donne à coeur joie et teste même les petites voitures sur batteries. Bon, on est obligés de courrir à côté car elle ne tourne pas le volant et est plus occupée à mettre la musique en appuyant sur tous les boutons et à danser. Enfin on se paye un bon fou rire et les gens autour de nous idem. Ce moment de la journée est toujours agréable dans les villes car quelque soit le jour de la semaine, tous les soirs vers 17h, les gens se retrouvent dans ces espaces communs, parcs ou bords de rivière, pour faire leur sport ou discuter et nous on a vraiment l'impression de prendre un bain de vie locale.


Sur ce, on file à un resto qu'on nous a conseillé le midi et retour maison pour la dernière nuit cambodgienne, sous un nouveau déluge, on est bien, à l'abri. Notre visa cambodgien expire demain, il faut donc qu'on parte.



Au depart, on s'était dit qu'on ne resterait que 15 jours ou 3 semaines au Cambodge rapport à la chaleur et au retour de voyageurs croisés qui nous avaient dit l'avoir fait assez vite. Mais finalement on y sera resté un mois complet, séduit par l'accueil des gens et la multitude de choses à voir. Bien sûr, niveau paysage, c'est plus monotone que le Laos mais la richesse de ce pays vient de son histoire et de l attitude touchante des cambodgiens.