Après ce voyage bien éprouvant on atterrit donc à notre guesthouse à nyaung schwe à 5h30 du matin où l on est content de trouver la gérante qui nous donne notre chambre pour finir ou plutôt commencer notre nuit (a l exception d anouk qui s est encore une fois bien reposée). On ne demande pas notre reste et on sombre rapidement. Sur le coup des 10h, on est réveillés par le doux bruit de la rivière ? ? Non non de la ponceuse ! Eh oui autant aborder le sujet tout de suite ça sera fait ! Le gérant est rongé par le démon du bois! Certains c est le jeu l alcool et bien lui c est le bois. Il a la quarantaine est très sympathique, ses goûts musicaux, qu' on appréciera dans les jours suivant sont au top mais son soucis c est sa passion du bois. Il passe ses journées à poncer des troncs en tek pour en faire des portes massives ou du mobilier pour sa nouvelle maison. Alors le tek c est sympa mais en version canapé, si comme coco t aime bien changer la disposition du salon ts les 3 mois ben la t es obligé de rameuter 30 voisins pour le déplacer... le canapé. Sans compter que des le 2eme jour il nous demande une avance sur les 5 jours qu' on doit passer chez lui .. motif? Une grosse rentrée de bois prévue dans l après-midi et les caisses étant vides, sa femme commence à lui faire une scène. Eh oui le tek c est un peu coûteux! Bref fermons la parenthèse, c est au son de la ponceuse qu' on se réveille dans cette guesthouse sympa tout en bois massif. La première journée nous permet surtout de récupérer, on loue quand même des vélos pour faire un tour en soirée découvrir les alentours : le village est assez petit, peu de voiture, un canal qui mène au lac (inle) sur lequel le ballet des pirogues a moteur ne s arrête qu'à la nuit et tout autour des champs de canne à sucre ou des marécages avec des villages sur pilotis.


On prévoit de partir le lendemain sur le lac pour sa visite en se mettant d accord avec un piroguier rencontré le soir.


Après une nuit assez moyenne pour Anouk, en cause la vilaine angine, on se lève plus tard que prévu et on annule notre sortie pirogue. Du coup on repart sur nos vélos. Problème pas de siège enfant dans le pays et, sur des longues distances le manduka c est pas tres confort, alors après moultes discussions avec le loueur il part au marché acheter une chaise plastique qu'il arrime au porte bagage selon un modèle observé la veille. Bon c est moyen niveau secu alors on utilise quand même le manduka pour l attacher à la chaise. La logistique étant au point enfin du moins c est ce qu'on pense, on démarre un petit tour du lac de 35 km qui nous permet de découvrir les abords et les villages qui l entourent. Comme le lac est immense on s arrête dans un village et on négocie une pirogue pour le traverser avec nos vélos. Arrivée vraiment sympa sur un long ponton sur pilotis et repas dans un resto accessible qu'en pirogue.


Le ventre plein on termine notre tour en remontant l'autre rive : sur la route une piscine naturelle dans les bois qu'on atteint par des petits chemins en terre dans lesquels on croise quelques charettes à boeufs transportant la canne a sucre fraichement coupée et on monte regarder le coucher de soleil à la Red Moutain une vigne surplombant le lac. C'est le rendez vous de tous les touristes du coin et pour cause on peut boire du vin. On craque, un verre chacun voire 2 et on regagne nos penates.


Le lendemain, après la bonne sortie de la veille on ne s'affole pas, il faut qu'Anouk se repose alors on laisse la matinée filer en prévoyant un aller retour à la piscine dans l'après midi pour se baigner (soit un petit 26 km aller retour pour un plouf). Avant de se mettre en route on file manger un bout dans un resto créé par un français où on retrouve "Fifi et Nénette" un couple en tour du monde que l'on avait croisé à Colombo au Sri Lanka. On partage leur table et après avoir trouvé des montures ils nous rejoignent à la piscine dans les bois. Après un bon bain, on décide d'aller ensemble boire un petit verre de vin au spot de la veille.


Et la ce qui devait arriver arriva... Première grosse galère, alors qu'on roule sur la route, le pied droit d'Anouk passe entre la roue et la barre du cadre. Ca fait un gros bruit, je freine net, sa chaussure a été arrachée, elle se met à hurler, on est mal. On la réconforte, elle s'arrête vite de pleurer mais jongle quand même. On fait l'état des lieux, la peau à l'arrière de la cheville est brulée et il y a une belle plaie. Au moment où on écrit ce texte, on sait qu'il n'y a rien de grave mais sur le moment on se sent bien bête d'avoir adopter le système de chaise enfant à la birmane. Ca nous vaudra une belle nuit blanche à suivre à surveiller si elle dort paisiblement ou pas et si elle ne semble pas souffrir. Malgré la plaie et le possible écrasement ou entorse de la cheville, elle pose le pied et marche un peu alors on se dit qu'on est passé par chance à côté de la fracture.


Le 4ème jour, jour prévu pour l'excursion sur le lac, on se dit qu'on va devoir à nouveau annuler et que notre gars va nous maudir mais Anouk semble en forme, sa cheville n'a pas enflé, on la soigne, un bon pansement bandage et on décide de partir quand même. Le hasard du programme fait que nous prenons l'avion dans 2 jours pour Tachileik à la frontière thaïlandaise, on se dit qu'on ira consulter là bas, les structures médicales par ici n'étant pas très fiables.


Nous voilà donc embarqués sur notre pirogue, dès 7h30 du matin, direction le lac Inle. Et comme annoncé partout c'est magnifique, on traverse d'abord tout le lac pour aller à un marché local, sur le chemin les villages sur pilotis se succèdent et partout des pirogues seul moyen de transport de la plupart des villageois. On ne voit pas passer la journée entre visite de monastère, des ateliers de tisserans, des fabriques de Cheerot cigare birmans, des ateliers d'orfèvrerie et de pirogues. Notre piroguier nous invite dans sa maison où l'on trouve toute la famille en train de préparer des bonbons, du père remuant la mélasse dans un grand chaudron sur un feu de bois aux femmes conditionnant les "candy" individuellement pour aller les vendre sur l'un des marchés du lac. C'est génial de voir comment ces bonbons qu'on croirait presque industriels à leur aspect sont faits de façon artisanale comme la plupart des choses sur ce lac : la tribu Intha qui vit là possède de nombreux savoirs faire qu'elle perpétue. Après presque 11 heures sur l'eau on rentre à la guesthouse ravis.


Dernier jour à Nyaung schwe, objectif repos et soins à Nounou, sa cheville est un peu plus enflée mais elle nous a surpris à courir la veille sur le parquet du monastère. On désinfecte le plus régulièrement possible et on laisse à l'air libre pour que la plaie sèche. Ca semble évoluer vite et bien. On organise la suite du voyage pour les jours à venir et je (coco) vais me faire faire un ptit massage, j'envoie un message à Fifi et Nenette pour leur indiquer le plan et je file. Arrivée là bas je trouve les masseuses en train de manger (à la birmane avec les mains) un curry ail et oignons, j'avale un petit thé et on vient me masser. Je ressors de là detendue mais avec une forte odeur d'oignon et d'ail allant des pieds à la tete. En soirée on va voir un spectacle de marionnettes, attraction locale devenue rare car boudée par les birmans, alors qu'elle était très populaire au début du XXème. Anouk est ravie, les marionnettes dansent, nous ça nous amuse.


Demain direction Hého pour prendre un avion pour Tachileik.