Départ de Hpa an sous la pluie, une première pour nous en Birmanie, dans notre bus VIP. On avait pas trop réussi à comprendre la différence avec les normaux donc on teste, à 6 euros les 300 km on se ruine pas trop. Agréable surprise, les places sont plus larges et on a même un écran chacun comme dans l'avion. On en profite pour écouter un peu de musique, regarder un petit film en anglais pendant que nounou fait la sieste sur nous. Cette fois, les délais sont respectés et 6 h plus tard nous arrivons à Yangon enfin la gare routière, reste une grosse demi heure de taxi et on est content de retrouver notre guesthouse et sa famille sympathique. Bilan trajet 7h30 porte à porte contre les 11 h de l'aller, ça nous change la vie!

Le lendemain, on termine la visite de Yangon avec essentiellement la pagode Schwedagon le matin et rebelotte en fin d'après-midi quand elle s'illumine au coucher du soleil. Ca brille de partout et c'est pas du toc, pas moins de 700 kg de feuilles d'or pour donner ce bel aspect à la pagode et au clochetons alentours. Anouk entre 2 course poursuites après les pigeons joue à cache cache derrière nous pour essayer d'échapper aux selfies des birmans. Au bout d'un moment voyant comment elle sature on est obligés de décliner certaines propositions.

Pour le dernier jour à Yangon pas de programme si ce n'est prendre le bus de nuit à 21 h le soir. On profite de la guesthouse, de la famille qui parle bien l'anglais et nous en apprend un peu plus sur la situation au Myanmar qui d'après eux s'améliore bien mais il faut laisser le temps : la priorité, arriver à instaurer la paix avec les minorités aux frontières, ils nous parlent rapidement des zones ou la culture de l'opium et des pierres précieuses rendent l'accès interdit aux étrangers. Pour en savoir un peu plus on se rend dans une agence de voyage tenus par des francophones : notre programme devant nous amener à passer la frontière thailandaise dans l'est dans une zone proche des zones interdites, on préfère avoir plusieurs sons de cloches. Notre interlocuteur, au Myanmar depuis 15 ans se montre très rassurant et nous conforte dans nos projets, il rassure même Coco sur les avions birmans qui sont d'après lui tous beaux tous neufs. De fait, on est obligés de faire un petit tronçon par voie aérienne, la route étant interdite aux étrangers car controlée par des milices pour les raisons évoquées plus haut (le Myanmar produit 1/5 ème de l'opium mondial et beaucoup de métanphétamine...).

Contents de cet échange, on se dirige vers notre 2ème objectif du jour : le centre commercial situé juste en face de la guesthouse. Y en a pour tout le monde ; magasins en tous genres, jeux pour enfants, et même un salon de coiffure TONY TOUN TOUN où je me fais rapidement tailler la barbe. Puis direction la petite foire à l'extérieur pour qu'Anouk profite des jeux gonflables. L'entrée est payante, Coco se dévoue pour l'accompagner jusque dans les jeux... 20 minutes plus tard elles ressortent avec les cheveux légèrement collés sur le visage et cette odeur caractéristique de sueur mélangée à l'odeur de pieds qui règne dans tous ces jeux. Au final je ne sais qui de la mère ou la fille se sera le plus éclatée.

Le soir approche, il va être temps de rejoindre la gare routière. Forts de notre première expérience on se dit qu'on va partir 1h avant et pas 3 comme la semaine dernière surtout qu'après recontrole sur Mapsme la distance à parcourrir est de 14 km... Mais nos hotes nous rappellent à l'ordre : attenion c'est vendredi soir, lots of traffic!!

Bon d'accord on partira à 18h30 alors. Et là c'est le drame enfin la tuile : en effet on peut réussir le tour de force de parcourrir 14 km en 2h19 mention spéciale pour les 3 derniers km en 1h qui nous ont presque fait penser qu'on allait rater notre bus malgré les tentatives d'itinéraire bis de notre chauffeur. On a failli terminer à pieds mais le seul fait de trouver notre bus dans cette gare routière démesurée aurait été un challenge. On monte donc soulagés dans le bus qui n'a pas le standing du précédent mais c'est pas grave.

Il part à 21h petante! (21h30/45 ça va on est pas des machines non plus !). On s'installe confortablement... C est marrant comme avant d essayer de commencer à dormir tu te dis : ouah c est confort je vais trop bien dormir (bon à ce moment là déjà tu oublies qu' Anouk est toujours dans l allée centrale et qu' il va falloir la caser avec nous). On patiente, confortables donc jusqu'à la distribution des sandwichs, le voisin d'à côté un italien a l'air suspicieux en recevant sa boîte. Je le regarde : il ouvre, sent et disséque méticuleusement : pain de mie, tranche de cheddar (enfin vache qui rigole orange), pain de mie, salami, pain. Il a pas l air confiant et referme la boîte ...je me tourne vers Anouk elle a engloutie les 4 nôtres! On démarre ( on est content ) le bus part tranquillement puis sur l autoroute fait littéralement des bonds sur les nids de poule... Ajoute à cela une clim a -2, tout le monde est planqué sous sa couverture y compris la tête, ça fait tout un tas de petits cadavre en linceuls dans ce bus ou on va à coup sûr chopper la mort. (quand tu vois que le bonze de derrière est à poil dans sa couverture et qu'à chaque arrêt il se la frotte sous les aisselles, tu comprends mieux l.odeur de la tienne). Et quand il daigne laisser la clim tranquille,une odeur de pipi envahi l habitacle, c'est la même odeur que celle qui t attaque les narines quand tu rentres dans une maison de retraite, n importe laquelle, les lilas, les Mimosas, les camélias : elles ont beau avoir des noms de fleur on y trouve toujours la même fragrance.

Bref, après cette magnifique nuit ; l'essentiel Nounou a écrasé tout du long sans presque se réveiller ; on arrive pas très frais en ce qui nous concerne à la gare routière de Nyaung oo. Il est 6h30.